De quoi s'agit-il ?
Ces technologies sont loin d'être nouvelles, mais elles n'ont vraiment été connues que pendant la crise du coronavirus, du fait que pendant cette crise, de nombreuses écoles ont organisé des interrogations et examens en ligne. Il était en effet interdit d'aller à l'école. Et comme il est évident que les enseignants ne pouvaient pas passer au domicile de tous les élèves, de nombreuses écoles ont utilisé des logiciels spéciaux pour vérifier si les élèves passaient bien les interrogations eux-mêmes ou s'ils trichaient en s'aidant de leur cours ou d'Internet. Il existe différents types de logiciels : parfois, l'école t'oblige simplement à allumer ta webcam pendant l'interrogation, certains logiciels limitent ce que tu peux faire avec ton ordinateur (par exemple en empêchant l'utilisation de Google), d'autres enregistrent ce qui s'affiche à l'écran et d'autres encore suivent tes mouvements oculaires (flippant !). Ton école a peut-être déjà eu recours à de telles technologies et elle continue peut-être à les utiliser. Mais tout cela est-il bien permis ? C'est une très bonne question !
Qu'est-ce qui est permis et qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Si ton école utilise un logiciel pour vérifier si tu triches lors d'interrogations en ligne, elle doit en choisir un qui a l'impact le moins important sur ta vie privée. Mais tu te demandes peut-être comment savoir si c'est bien le cas ? En fait, ton école doit pouvoir t'expliquer :
- quel logiciel elle utilise ;
- ce que ce logiciel fera ;
- pour quelle raison il est nécessaire que ce logiciel procède ainsi.
Un exemple : il est tout à fait possible que ton école te demande d'allumer ta webcam pendant l'interrogation pour vérifier que c'est bien toi qui passes le test et pas quelqu'un d'autre. Si l’école utilise un logiciel qui scanne toute ta chambre, c’est une tout autre affaire. Elle doit alors pouvoir expliquer pourquoi une simple webcam ne suffit pas pour vérifier que c'est bien toi qui passes le test. Pourquoi effectuer un scan de ta chambre ? L'école doit avoir une bonne raison pour y recourir.
L'école ne peut pas conserver les données que le logiciel collecte à ton sujet plus longtemps que nécessaire. Cela signifie que les données que le logiciel a collectées à ton sujet pendant l'interrogation doivent être supprimées dès que le professeur a constaté que tu n'as pas triché. Si le professeur prétend que tu as bel et bien triché, l'école peut alors conserver les données jusqu'au moment où une décision définitive a été prise à ce sujet. L'enseignant veut peut-être ainsi discuter d'abord avec toi des images avant de décider si tu as triché ou non.
Ai-je le droit de refuser ?
Cela dépend de la situation. En temps normal, les cours ont lieu à l'école. Dans ce cas, l'école ne peut pas t'imposer d'utiliser de tels logiciels à la maison, puisque tu peux faire l'interrogation à l'école sous la surveillance d'un enseignant. Dans une situation telle que la crise du coronavirus, le gouvernement avait imposé aux écoles d'organiser des cours en ligne. Il n'était alors pas possible d'effectuer des interrogations à l'école. Dans de telles situations, l'école peut t'obliger à utiliser un logiciel qui contrôle si tu triches. Attention, l'école doit aussi expliquer dans ce cas ce que fait précisément ce logiciel et pourquoi c'est nécessaire.